Et si nous nous inspirions de Sir Ernest Henry SHACKLETON ?
Et si pour tenir en situation de crise et de confinement avec nos proches et nos familles , nous nous inspirions de quelques idées de Sir Ernest Henry SHACKELTON ?
Dans les années 1910, La Course aux Régions Polaires et notamment le pôle Sud, fascinait les hommes avec une même intensité que 50 ans plus tard la course à l’Espace.
Dans ces expéditions de nombreux aventuriers y laissèrent leur peau par ignorance, inadaptation, témérité, sans toutefois manquer de courage…
Un seul n’y resta pas et revint, qui plus est avec l’intégralité de son équipage au sein de son bateau l’ENDURANCE. Cette histoire à lire dans ces temps de confinements est disponible dans un ouvrage préfacé par Paul-Émile VICTOR, l’Odyssée de l’ENDURANCE.
Après la découverte du Pôle Sud par Roald AMUNDSEN, l’objectif d’Ernest SHACKLETON était la découverte d’un passage de la mer de Weddell (Sud-Ouest de la pointe extrême de l’Amérique du Sud) à la mer de Ross (Nord-Ouest de la Nouvelle Zélande), en passant par le Pôle Sud.
Son annonce de recrutement parue début 1914 était :
« Cherche homme pour voyage incertain. Petits gages, froid rigoureux, longs mois de nuits complètes, dangers permanents, retour incertain. Honneur et reconnaissance en cas de succès ».
Dans cette aventure, il y eut un problème : Partis sur l’ENDURANCE avec une cinquantaine d’homme d’équipage, l’expédition ne revint et sans son bateau, que 24 mois plus tard…
Avec un élément clef : aucune perte humaine…
Dans le livre qui raconte cette histoire, de nombreux témoignages décrivent comment le « manager » SHACKLETON a su mettre en mouvement son équipe vers un objectif commun… revenir tous vivants !
Je vous propose, issus de cet ouvrage, quelques commentaires de membres d’équipages sur leur manager :
« Son idée était que nous avions mis notre confiance en lui, que nous nous étions placés entre ses mains, et si quoi que ce fut devait nous arriver, il était moralement responsable »
« Lorsque le photographe de l’expédition perdit ses gants, SHACKLETON, bien qu’il soit dans la situation la plus exposée à l’avant du canot de tête, retira les siens insista pour que ce dernier les mit à ses mains et l’avertit qu’il préférerait les jeter par-dessus bord plutôt que de les porter quand un de ses hommes s’en trouvait privé »
« Après que l’équipage ait dû évacuer l’ENDURANCE broyé par les glaces, un marin avait cru bon de laisser sa guitare à bord. SHACKLETON insista pour la récupérer et l’envoya la rechercher car, selon lui il s’agissait d’une médecine mentale vitale pour l’équipage »
« Je crois que nous n’avons pas un seul vrai pessimiste parmi nous. Notre bon moral tient pour une large part à l’emploi du temps minutieusement ordonné par Sir Ernest SHACKLETON ; Partout où il se trouve, il inspire la confiance, et son état d’esprit influe naturellement sur celui du reste de la troupe »
« Quand le navire a disparu dans les glaces, sans montrer d’émotion, sans dramatiser le moins du monde, SHACKLETON réunit ses hommes et leur dit : le navire a disparu, maintenant on rentre à la maison »
L’effort le plus surhumain aimait dire SHACKLETON ne vaut rien s’il ne donne des résultats, et l’échec apparent d’une entreprise (d’un projet) peut générer plus de résultats que de prétendus succès
Enfin pour terminer, j’ajouterai un dernier point de vue du chef SHACKLETON sur cette « odyssée » dans son carnet de bord :
« J’avoue que le fardeau de la responsabilité pesait lourdement sur mes épaules ; d’un autre côté, j’étais stimulé et encouragé par l’attitude des hommes.
La solitude est un fardeau du chef ; mais l’homme obligé de prendre des décisions est grandement soulagé lorsqu’il sent que l’inquiétude n’atteint pas ceux qui le suivent que ses ordres seront exécutés avec confiance »
En cette fin Mars 2020, nous ne sommes pas dans l’Antarctique mais nous avons toutes et tous la capacité de trouver une Guitare, ou de chanter à nos fenêtres pour encourager autour de nous celles et ceux qui sont dans l’épreuve…
CQFD ?